24H et Tribune de Genève – IA et PME: se former pour ne pas subir

IA et PME : se former pour ne pas subir

Dans son guide pratique « Orientation IA : Défis et opportunités pour les PME suisses » (mars 2025), l’Académie suisse des sciences techniques (SATW) identifie les sept défis majeurs des PME face à la révolution de l’intelligence artificielle (IA). Fait remarquable : cinq des solutions proposées par la SATW pour affronter ces défis invitent, d’une manière ou d’une autre, les entreprises à former leurs collaborateurs.

Pas étonnant lorsqu’on lit, par ailleurs, que 91% des entreprises locales considèrent leur écosystème data et lA peu mature, que 43% d’entre elles n’ont aucun talent dédié à l’IA et que 50% des équipes dirigeantes n’ont qu’une connaissance basique des concepts d’IA.

Pourtant, 67% des entreprises interrogées perçoivent l’intelligence artificielle générative comme un moyen d’accroître leur productivité au travail et 72% des PME genevoises prévoient que l’IA contribuera à une augmentation des revenus.

Immense enthousiasme et manque de compétences. Un paradoxe criant: on attend beaucoup d’une technologie qu’on maîtrise mal.

La clé: une approche pragmatique de la formation. Nul besoin de devenir expert en machine learning. Pour la majorité des PME, la priorité n’est pas de « fabriquer » de l’IA, mais de savoir l’utiliser efficacement dans un contexte spécifique.

Le principal objectif de celle ou celui qui décide de se former doit être l’identification de cas d’usage pertinents pour son entreprise. Comme le souligne l’étude de la SATW, mieux vaut commencer par des projets simples et bien cadrés. Un projet mal défini (comme un prompt mal formulé ou une recherche Google floue) donnera des résultats décevants.

Cela commence par comprendre qu’il n’y a pas une lA mais des IA, aux potentiels, contraintes et enjeux différents. Ensuite, il s’agit d’acquérir les connaissances pour pouvoir dialoguer avec des prestataires ou des équipes techniques, sans se faire « promener » par des arguments techno-marketing séduisants, mais inadaptés aux besoins réels.

Enfin, comment distinguer les innovations significatives du simple battage médiatique ? À la vitesse où vont les choses, la veille stratégique devient également une expertise essentielle.

L’IA n’est pas une baguette magique, mais un outil dont l’efficacité dépend grandement de la manière dont on l’utilise. Former ses équipes, ce n’est pas seulement préparer l’avenir, c’est aussi garantir que les investissements technologiques produiront les résultats escomptés.