Comment transformer les périodes de crises en opportunités pour rapprocher le monde de l’éducation de celui du travail ?
“Créer des passerelles entre le monde de l’enseignement, de l’éducation et de l’entreprise”. C’est le thème de la chronique de notre intervenant et docteur en sciences de gestion, Pierre Gallard, parue dans l’Avis de l’expert du quotidien 24 heures le 11 novembre 2022.
Formation : les opportunités en période de crise
En trois ans le mode du travail de l’entreprise a beaucoup évolué, et la crise de la Covid-19 a été un révélateur de l’évolution des mentalités et des comportements des collaborateurs. Le management des entreprises a pris, début 2020, des mesures d’urgence en matière d’organisation du travail – entre autres le travail à distance pour les fonctions qui le permettaient. Le monde de l’éducation a lui aussi été fortement concerné et en particulier celui des écoles de management, où il a fallu organiser très rapidement des cours en distanciel, des travaux pratiques et des études de cas tout en gardant un lien étroit et motivant avec les étudiants.
Ces deux mondes finalement se rejoignent à la fois dans leurs objectifs et dans la mise en place de bonnes pratiques. Tirons en les conséquences. Profitons de cette période géo politiquement troublée, inflationniste et qui génère une grave crise énergétique en Europe, pour renforcer les liens entre monde de l’enseignement et du travail, perfectionner encore plus nos processus d’éducation et d’enseignement pour les rendre d’abord plus sensés et sensibilisons nos étudiants par la pédagogie aux enjeux actuels et prédictibles des organisations, que ce soient des entreprises ou des institutions.
Créer des passerelles
Le but n’est pas d’adapter le monde de l’enseignement et de l’éducation à celui de l’entreprise, mais de créer pragmatiquement des passerelles culturelles entre ces mondes. Les jeunes générations veulent que le travail ait un et du sens, que les hiérarchies moins pyramidales expliquent en même temps le « pourquoi » et le « comment » concernant les tâches demandées – ou exigées. Les crises successives qui sévissent ont permis aux managers de mettre en place avec succès des solutions digitales et réelles. Les jeunes générations, « digital natives », ont toutes les compétences pour en imaginer de nouvelles et les développer.
“Le but n’est pas d’adapter le monde de l’enseignement et de l’éducation à celui de l’entreprise, mais de créer pragmatiquement des passerelles culturelles entre ces mondes.”
Danger de rupture
Le phénomène de « grande démission » constaté dans certains secteurs professionnels aux Etats-Unis, entre autres, nous oblige à réfléchir aux passerelles précédemment évoquées entre mondes de l’éducation et du travail. Nous écrivions l’année dernière dans ces mêmes colonnes qu’il existe un danger de rupture du lien d’appartenance dans l’entreprise : « Comment vivre séparément une expérience commune » entre travailleurs à distance et obligés de se rendre dans l’entreprise ? Comment travailler ensemble tout en étant physiquement séparés ? Comment concilier formation digitale et physique ?» (…) « Comment réorganiser l’entreprise dans l’après Covid tout en renforçant les solidarités ? »
A ce questionnement toujours d’actualité, ajoutons aujourd’hui : « Faisons-le en renforçant encore les liens entre éducation-enseigne-ment-travail.» Ce continuum, en Suisse, savons-nous encore bien le faire ?
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