À VOS MARQUES, PRÊTS ? LISEZ !
Si l’apparition du coronavirus en Suisse a ralenti le rythme de vie de toutes et tous, il a également mis sur pause le monde du sport. Nous le savons, nous allons encore devoir faire preuve d’endurance face à la situation sanitaire ; nous ne participons pas à un sprint mais bel et bien à un marathon. Le combat contre la pandémie de Covid-19 s’associe, en effet, à une réelle course de fond. Cependant, il n’y a eu aucune préparation possible et nous ignorons encore où se trouve la ligne d’arrivée. En effet, dans sa course contre le coronavirus, le monde du sport est au ralenti. Si celui-ci a d’abord pensé qu’il pourrait continuer sa marche quitte à se passer du public et des supporters, ou de repousser ses évènements voire d’annuler certaines compétitions, cela fait maintenant plusieurs mois que les clubs, fédérations, ligues et équipes ont compris que leur marge de manœuvre avait disparu.
Nous avons eu la chance de pouvoir interviewer la deuxième femme la plus rapide de Suisse ! 11 secondes 20 sur 100 mètres, Sarah Atcho est aujourd’hui la romande la plus rapide de tous les temps. Non seulement sprinteuse, Sarah fait également des études dans le Management international au sein de l’ESM, Ecole de Management et de Communication. Depuis peu, à la recherche de nouveaux défis, la jeune athlète vaudoise de 25 ans a décidé d’aller s’entrainer en Belgique au sein du groupe Borlée. Comment rester motivée, comment voir l’avenir ? Sarah Atcho nous raconte.
Positif
C’est vrai, nous avons peut-être profité de faire du rangement, du jardinage ou enfin trouvé le temps de finir de lire les livres de notre bibliothèque… Pour Sarah Atcho, la situation que nous avons vécue en début d’année fut bénéfique : « Oui, il y a eu du positif pour moi car j’étais blessée en janvier et je me suis dit que pour arriver aux Jeux Olympiques, cela serait compliqué. Donc, lorsque les jeux ont été reportés, j’ai été soulagée car je savais que je n’aurais pas été en forme et prête à temps. Ça m’a donné de l’espoir car je me suis fait opérer et maintenant j’ai un an de plus pour me préparer et c’est vraiment tout bénéf’. » Nous pouvons tous apprendre d’un sportif de haut niveau, lui qui a le mental pour surmonter chaque épreuve, chaque blessure et chaque défaite. Le maître mot est l’espoir sans lequel rien ne serait possible. Malgré cette période difficile, il est important de savoir relativiser, comme le fait si bien la jeune athlète et trouver dans toute situation du positif !
Médias
Annulations, reports, matchs de foot irréels disputés à huit clos, ni champions ni promotions en hockey sur glace, ATP suspendus ; globalement, tous les sports sont touchés en passant par le ski, la Formule1 ou encore l’athlétisme. Dernière lueur d’espoir pour le monde du sport, la flamme qui les anime n’est pas éteinte, les Jeux Olympiques ne sont pour le moment pas annulés. Alors oui, nous entendons moins et lisons moins « la page sport », « la minute sport », « les résultats de la course de cet après-midi » à la télévision, à la radio et même dans les journaux en raison de l’arrêt quasi complet des compétitions sportives, mais certains athlètes ont été sollicités par les médias de façon plus accrue qu’en période normale. Sarah Atcho nous raconte : « Durant le COVID, j’ai été super médiatisée. Lorsqu’ils se sont rendu compte qu’il n’y aurait aucun évènement sportif qui allait se passer, ils avaient besoin de contenu, de sujet, aussi j’étais assez sollicitée. »
Motivation
Après plusieurs kilomètres de marathon, le corps se fatigue indéniablement. Lors du confinement, nous sommes tous passés par une période plus difficile, ce passage délicat était sûrement lié à l’ennui, la fatigue, la « privation de vie sociale ». La motivation du début ne suffisait plus et il fallait trouver d’autres ressorts. Pour les sportifs d’élite, la motivation n’était pas de la partie durant le semi-confinement en raison des annonces de suppressions d’évènements ainsi que la fermeture des salles de sports et des infrastructures. « Au début il n’y avait plus de motivation. C’était une sorte de mécanisme, j’y allais comme un robot, je m’entrainais, mais sans réfléchir ce qui n’est pas positif car, à mon avis, ce n’est pas la bonne façon de s’entraîner. Mais il fallait le faire pour que le corps continue à être actif un minimum. Ensuite, voir qu’il y aurait quelques compétitions à la fin de la saison m’a motivée même si je n’y ai pas participé car je n’étais pas en forme. Ma motivation était de voir les autres filles performer ; c’était donc un challenge personnel de voir de l’extérieur les aspects qui pouvaient m’aider et me les approprier. » « Psychologiquement cela a été très compliqué car je n’avais aucune motivation à court terme et aucune idée de ce qui allait se passer. L’environnement était anxiogène, constamment sous stress avec les masques et les restrictions, c’était vraiment compliqué de ne pas être à 140%. Avec ce climat désagréable dans le monde entier, ignorant ce qu’il allait se passer, c’est très difficile de garder un état d’esprit positif et de se sentir bien dans son corps et du coup, de progresser. C’était vraiment très compliqué. »
L’étudiante-reporter
Lydia Bourquin
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